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— Azilis !
Elle lutte contre les ténèbres qui l’entourent. Elle était si bien dans cet état flottant, nimbée de cette douce lumière bleue. La voix reprend, pressante, impérieuse :
— Azilis !
Elle veut répondre mais il faut lutter. Voilà qu’elle ne flotte plus du tout. Oh ! non ! Son corps l’emprisonne, lourd, lourd… Elle tente d’ouvrir les yeux.
Il fait nuit noire mais une bougie luit près d’elle. La petite flamme aussi lutte contre les ténèbres. Elle enfle, elle grossit, la lumière s’élargit. Un visage se penche sur le sien.
— Aneurin ?
A-t-elle réussi à parler ? Avec la lumière vient la soif. Et la douleur. Une douleur sourde qui bat dans son crâne. Elle veut replonger dans ce monde où elle se sentait si bien.
— Non, Azilis, reviens !
Elle ouvre à nouveau les paupières. Aneurin la fixe, ses yeux luisent autant que la flamme de la bougie. Sa présence la réchauffe, l’attire irrésistiblement.
— Ta ne dois pas mourir.
Une grande énergie la traverse.
— Reviens ! Il faut que tu reviennes !
Elle perçoit sa présence autour d’elle, elle sent l’amour qu’il lui porte, qui la ramène à la vie.
— J’ai besoin de toi, petite cousine. J’ai besoin que tu m’aides. Kaledvour a besoin de toi…
— Je suis là, Aneurin, je vais t’aider.
— Merci, Azilis.
Elle veut répondre, elle ne le peut pas. La flamme de là bougie diminue, s’éteint, et la conscience d’Azilis avec elle.